Julien Clerc

Le mot de Serge

C'est une vie

Une vie d'envie

Solitaire à plusieurs 

J'y ai mis tout mon cœur 

Ceux qui m'aiment 

Sont les mêmes 

Et depuis si longtemps fidèles 

Qui m'ont laissé battre des ailes 

Qui m'ont laissé battre du cœur 

Qui m'ont jeté parfois des fleurs 

Parfois m'ont corrigé de larmes 

Ma voix, mes bras lancés, mes armes 

Mon regard, geste de mon âme 

Mon regard, reflet de ma flamme 

Oui tout cela vous appartient

Sans peur j'abordais tous les thèmes 

Pas dans les clous, parfois scabreux

Pas dans le vent, jadis en creux

Toujours pris entre deux baisers 

Non tranquille, non apaisé 

L'homme qui cherchait le miracle 

Quasiment à chaque spectacle 

L'homme de feu, celui de larmes 

Qui ne rendait jamais les armes
Étant l'homme blessé 

Je fus l'homme pressé 

L'homme qui court après son nombre

De spectateurs, l’homme au tant d'ombres 

L’homme de joie, l'homme qui souffre 

Celui toujours entre deux gouffres 

L'homme d'ennui et de soleil 

Aimant ce qui n'est pas pareil 

Ce sort du lot des mots d'encre 

Qui si difficilement s'ancrent

Je n'étais pas fait pour le son

Mais pour musiques sur paroles

Mes mots sous les belles musiques

Yves et Alice, élans cosmiques

J'étais d'une autre époque, oui

Au large du "bel aujourd'hui"

De Mallarmé qui nous étrangle

Et qui nous serre dans sa sangle

Qu'on rappe donc ces quelques vers

Et qu'on éteigne l'univers

Des mots d'hier, des mots savants

Dont Brassens s'emparait souvent

Dont Brel brandissait l'étendard

Dont Ferré faisait son drapeau

Le français me crève le cœur

Mignonne allons voir si la fleur ?

J'étais fou furieux je l'avoue

Sans doute pour l'amour de vous

Peut-être par besoin d'aimer

D'être de bravos parfumé

D'aller au bout de quelque chose

Plus fort que les vers, que la prose

Une liberté idéale

Ô public ! Je fus ton féal

Et ton fol serviteur zélé

Toujours à chercher qui il est

Toujours à courir autre part

Atteindre le sommet d'un art

Que j'ai touché mais sur le tard

Cet homme-là oui je le fus 

Je m'arrête, je suis repu

C'est l'heure, j'ai quatre-vingts ans 

J'ai tout donné quand l'œil luisant 

J'affrontais des foules énormes 

Le temps m'installe dans ses normes 

Je l'accepte bon gré mal gré 

En humble artisan, sans regrets 

Comme un paysan j'ai creusé

Mon champ de larmes arrosé

Toujours ouvert vers l’horizon

Et ce fut ma juste moisson

Serge Lama

Musique

"L'intégrale studio 1964-1992 & inédits et autres raretés"


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